Betty CHANIN
Artiste peintre








À PROPOS D’ ERRANCE
(du latin errantia, action de s’égarer)
action de marcher, de voyager sans cesse.
Tout a commencé par le désir de montrer ce que sont les errants : des êtres humains qui avancent poussés par la peur, éclairés par l’espoir de pouvoir s’arrêter quelque part en sécurité pour y construire leur vie. Ce qui m’a ramenée à l’histoire de ma famille, tissée de fuite et de repos trop courts, entre Odessa, Minsk, Vilnius puis Paris, New York, Philadelphie, Montréal, Los Angeles et même Harbin et maintenant Israël.
Je me suis alors souvenue de la petite et très ancienne valise dans laquelle ma mère rangeait toutes les photos de ces temps révolus, des visages inconnus et pourtant si semblables aux nôtres, des histoires que ma grand mère me racontait et qui l’espace d’un instant faisait revivre leur monde.
Peu avant sa mort je m’inquiétai auprès de ma mère de cette valise et elle me répondit « J’ai jeté toutes les photos qui n’auraient rien dit à personne, les autres sont là ». Ces mots résonnaient encore dans ma tête lorsque j’ai entrepris cette série de portraits grands format. Je voulais passer un moment avec eux, leur redonner un semblant d’existence.
Il y a ceux que j’ai aimés et ceux que je n’ai jamais rencontrés et qui cependant ont tissé quelques brins de la toile de ma vie, ainsi la conversation peut continuer.
